LES FLEURS DU NORD de Valérie Harvey

By les lectures arc en ciel - août 25, 2019


LE CORBEAU BLANC
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LES FLEURS DU NORD de Valérie Harvey

Je vais vous présenter un immense coup de cœur. Lorsque j'ai commencé ce roman je ne pensais en aucun cas que j'allais l'apprécier à ce point. Le roman se compose de trois chroniques distinctes comme s'il s'agissait de trois tomes différents: l'embrasement du guerrier, la fureur ardente et la dernière flamme. Je vais donc commencer par donner un avis global sur le livre, puis détailler les trois différentes chroniques. Si vous n'avez pas lu le livre en entier, je vous conseille de vous en tenir à l'aspect général et la description de la première chronique.

Derrière chaque grand homme, se trouve une femme. Une femme de caractère possédant l'audace d'un guerrier et le savoir d'un grand sage. Ces femmes s'appellent Aki, Midori... Et elles règnent sur le cœur de leurs amants comme ils règnent eux-même sur leur royaume ; avec douceur et justesse. Rien n'arrête ces femmes libres et indépendantes, ni les ennemis, ni les règles ancestrales, ni même l'amour. Leur destinée leur appartient. Quelle flamme audacieuse brûle dans ces regards rebelles ! Une flamme qui devient feu et détruit tous les obstacles qui se dressent sur son passage.

Je vais tout d'abord vous partager le résumé de l'auteure, puis un extrait de chacune des chroniques, qui me paraissent représenter au mieux l'ambiance de chacune d'entre elles.

Sur une île aux allures japonaises, la famille Kagi gouverne les monts Sounkyô de génération en génération. Dernier héritier du pouvoir du feu, Tatsuké tente de préserver la paix en faisant la guerre. Mais l'amour pour une femme forte, combattante et guérisseuse, venue d'un pays lointain, chamboule son destin.
Au fil de trois chroniques, le désir et les combats déchirent la famille Kagi. Combinant romantisme, action et exotisme, le roman présente des femmes qui osent secouer les normes et les grands hommes qui les épaulent. Ruse, magie et savoir sont mis à profit dans un climat évoquant l'univers du manga.

J'ai choisi ces extraits car je pense qu'ils représentent aux mieux les chroniques qui leur sont associés.

Le premier extrait est issu du chapitre quatre de la première chronique. La courageuse guérisseuse Midori s'est installée aux monts Sounkyô dirigés par le dernier porteur du pouvoir du feu Tatsuké. Alors que les hommes de Hiro Noda tiennent en otage Manzo, un des guerriers du Kurodaké, Midori s'approche discrètement de lui dans son dos. Elle sauve ainsi la vie du soldat, prouvant que son entraînement au combat avec Tatsuké a fait d'elle un membre à part entière de leur peuple.

« A ce moment-là, elle savait qu'elle ne pouvait faire quelque chose, puisqu'on ne soupçonnait pas sa présence. Elle avait pris son kodachi et s'était sournoisement glissée derrière le guerrier. Elle avait réussi à sauver une vie grâce à ses talents... Alors elle apprendrait à être meilleure. Pour elle-même et pour Tastuké. Elle ne voulait plus jamais être vulnérable. »

Le deuxième extrait est issu du chapitre quatre de la deuxième chronique. Aki prend la décision de rester avec Kôji au Kurodaké et de montrer son potentiel de guerrière.

« Elle hocha la tête et constata :
-Les monts Sounkyô, c'est la seule zone libre de cette grande île. Avec un chef qui n'est ni un roi, ni un empereur.
-Notre vie est simple mais dangereuse. Je n'accepte que les meilleurs guerriers, ceux qui ne craignent pas les vastes territoires.
Aki se tourna vers lui :
-Et je mérite d'en faire partie ?
Kôji lui prit la main :
-Plus que cela : c'est ton héritage. Ici, tu n'auras personne à flatter pour obtenir quoi que ce soit. On respecte le guerrier qui sait se battre. Je connais ta valeur au combat, mais les autres vont s'en rendre compte aussi. »

Le troisième extrait est issu du chapitre deux de la troisième chronique. Je ne veux pas vous en dire plus pour ne pas divulguer des indices qui pourraient entacher votre lecture.

« Aki devint plus consciente de cette proximité avec un homme qui l'avait aimée, un combattant qui l'avait embrassée avec passion quelques jours auparavant. Ce seul souvenir la réchauffa et l'empêcha de dormir. Elle resta longtemps éveillée contre le corps du guerrier blond, tourmentée par ce désir qu'elle ne voulait pas éprouver. »

Avant chaque chronique, un épigraphe sous la forme d'un proverbe japonais est introduit. Il résume la chronique et permet d'en extraire une morale. Les chroniques illustrent ces proverbes et permettent de comprendre le message que l'auteure dissimule au cœur de ses pages. J’insère ces épigraphes en début de mon avis sur chacune des trois chroniques.

Valérie Harvey nous immerge dans un univers fantastique empreint du style manga et de la culture japonaise. La plume de l'auteure, avec des descriptions détaillées et des scènes d'action abruptes, alimente l'histoire d'une tension fiévreuse et d'une énergie guerrière. Le rythme rapide et les nombreuses ellipses en font un véritable récit initiatique et introspectif. Ce roman ponctué de scènes de combats épiques et de romances rappelle aux lecteurs la force de l'amour et de la communauté, et l'importance du savoir. LES FLEURS DU NORD met en avant des femmes fortes qui se hissent à des postes d'hommes et qui prennent leur destin en main malgré la pression d'une société patriarcale. Cet écrit est un éloge féministe, que les femmes soient de redoutables guerrières ou de simples guérisseuses, elles doivent avoir le choix de mener une vie qui leur convient et de se battre pour ce qu'elles aiment.

Au cours des chroniques, les personnages se succèdent sous les yeux du lecteur. Une véritable lignée de guerriers et de guerrières qui sont tous plus attachants les uns que les autres. Les interactions entre les personnages sont à la fois frustes et touchants, tout comme l'amour et la confiance qui règnent entre les membres de cette famille. Je me suis très attachée à cette lignée et ses membres, j'aurais aimé qu'il y ait plus de chroniques pour que l'on puisse découvrir tous les personnages. Il est vrai qu'une chronique supplémentaire sur les aventures des guérisseurs : les jumeaux Kyôichi et Kotaro Kagi et leur oncle Naoki Kiyoki.

J'ai apprécié Midori Kiyoki et sa fille Aki pour leur côté indépendant et rebelle. Si l'une déborde de tendresse, l'autre se protège constamment de son armure que cela soit physiquement ou mentalement. Mais elles se battent toutes deux dans un même objectif l'amour, l'amour des leurs et leur terre. Et l'espoir d'une paix inébranlable dans futur meilleur.

Appréciant énormément la culture asiatique, en particulier japonaise, j'ai de suite été prise dans cet univers. D'autant plus grâce à la présence du style manga dont je raffole. J'aime les morales et les valeurs qui se dégagent des différentes chroniques. Valérie Harvey nous enseigne des leçons de vie qui, dans leur compréhension, œuvrent à rendre le monde meilleur. Tous les ingrédients sont présents dans ce roman : du fantastique, des batailles épiques, de la romance, des femmes fortes, un univers manga aux valeurs traditionnelles japonaises...

Pour accentuer la tension épique, j'ai écouté en lisant LES FLEURS DU NORD, les compositions musicales de l'orchestre TWO STEPS FROM HELL, en particulier l'album Skyworld que vous pouvez retrouver sur la plateforme Youtube. Je vous partage les noms des musiques que j'ai écouté en lisant ce livre : Winterspell, Blackheart, El Dorado, For the win. Je vous conseille fortement, pour tous ceux qui aime associer des musiques à leur lecture, de prendre le temps de les écouter. Elles donnent une toute autre dimension au roman.

Je recommande ce roman à tous ceux qui aime l'univers japonais - ce livre est un compromis pour ceux qui aime lire des mangas et qui désirent se mettre à lire des romans – et à toutes celles qui aiment suivre les aventures de femmes guerrières au caractère bien trempé!

Auriez-vous la force de vous opposez à la flamme audacieuse de ces guerrières indomptables ?



L'embrasement du guerrier

Proverbe japonais : « La bougie ne perd rien de sa lumière en la communiquant à une autre bougie. ».

Midori veut se venger du noble Hiro Noda, qui a massacré sa famille et son village, pour cela elle tente de le tuer sans succès. L'ignoble guerrier cherche à lui ôter la vie en représailles de sa vaine tentative mais est arrêté par Tatsuké Kagi, dernier héritier du pouvoir du feu. Ce dernier recueille alors la jeune femme aux monts Sounkyô, dont il est le commandant, et lui apprend à se battre. Cependant leur relation n'est pas seulement celle d'un maître et de son élève, et lorsque Hiro Noda tente de reprendre ce qu'il convoite, il se pourrait qu'il trouve la faiblesse de Tatsuké : Midori.

L'extrait suivant est issu du chapitre quatre de cette chronique.

« Midori, sous la pression des autres, alla combattre Tatsuké. Elle se mit en position et lui sourit.
-Midori!N'essaie pas de déconcentrer Tatsuké ! Cria Sôjiro.
Tous les autres rirent de la boutade.
-Si je pouvais, je le ferai sûrement. Tous les moyens sont bons ! Mais il n'a aucune pitié pour moi ! Répondit-elle moqueuse.
-Tu n'en as pas besoin ! Dit Tatsuké en l'attaquant.
Les mouvements s'enchaînèrent, rapides et violents. Ces trois mois de rencontres quotidiennes avaient donné des résultats : Tatsuké et Midori se connaissaient si bien qu'ils anticipaient les gestes de l'autre. Midori savait comment éviter une attaque qui l'aurait blessée, mais, en revanche, elle revenait sans cesse à la charge pour déséquilibrer son adversaire et l'atteindre. Le combat s'éternisa sous les yeux médusés des hommes. Enfin, Tastuké ajouta un croche-pied à un mouvement habituel, bascula Midori au sol et l'immobilisa sous les applaudissements du groupe. »


Cette première chronique est notre porte d'entrée dans ce monde fabuleux. Le décor merveilleux est planté au cœur des paysages idylliques des monts Kôgi : les montagnes, les forêts, les lacs... Elle nous plonge dans les manœuvres stratégiques de Tatsuké qui tente de repousser les ennemis dirigés par le noble Hiro Noda. A ces combats s'ajoute la romance de Tatsuké et Midori. Les personnages sont exposés. Des personnages dont nous allons découvrir les forces insoupçonnées et les failles occultes.

Les personnages présentent tous des caractéristiques différentes, ce qui permet de diversifier l'histoire, en apportant des profils divergents qui s'unifient sous nos yeux. Le couple de personnages principaux sont Midori et Tatsuké. Tatsuké, responsable des monts Sounkyô, et dernier héritier du feu de la famille Kagi. Tatsuké, au le courage sans faille croisé d'audace, d'assurance et de compassion. Midor, quant à elle est une jeune femme au caractère fort, qui suite à la destruction de son village, se réfugie au Kurodaké et apprend à se défendre pour ne plus jamais se sentir impuissante.

J'ai beaucoup aimé cette première chronique, que cela soit pour l'histoire, l'ambiance, les scènes de combat ou la relation qu’entretiennent Tatsuké et Midori. J'ai adoré la manière dont Midori a su se faire respecter par les guerriers à l'aide de son courage et de sa détermination. Cette première chronique promet de belles aventures à venir !




La fureur ardente

Proverbe japonais : « Le bon jour pour faire quelque chose, c'est le jour où on l'a décidé. »

Aki Kagi, fille du révéré Tatsuké et de Midori, ne veut pas se marier à un noble de la capitale et finir ses jours vêtu d'un kimono qui entraverait le moindre de ses mouvements. Son rêve est d'intégrer la troupe du Kurodaké et de combattre à leur côté, surtout qu'elle se trouverait alors aux côtés du beau Kôji. Et si son vœu était-il sur le point de se réaliser ?

L'extrait suivant est issu du chapitre trois de cette chronique.

« Elle leva son bras vers la lumière de la lune pour observer la plaie, puis elle déchira d'un coup sec une partie abîmée du haut de son hakama. Kôji lui prit la main :
-Laisse-moi panser cela.
Il serait plus efficace qu'elle et elle le laissa faire, observant ses gestes délicats quand il versa un peu d'eau sur la plaie, puis il mit un bandage. Il fit le nœud très lentement, comme s'il voulait prolonger le contact. Quand elle le vit la regarder, les mots sortirent de sa bouche avant même qu'elle n'y pense :
-Retiens-moi, Kôji. »


Dans cette deuxième chronique, nous suivons les pas d'Aki, fille de Tatsuké et Midori. Nous revenons dans les paysages connus du Kurodaké, avec des guerriers que nous connaissons bien, et un ennemi menaçant. L'histoire se répète et ne nous lasse pas, car cette guerrière au pouvoir de feu est une redoutable combattante.

J'ai aimé suivre les aventures de la descendance de Tatsuké et Midori. J'ai préféré cette chronique à la première pour la force et l'audace d'Aki, qui un personnage très attachant. De même que j'ai apprécié la relation conflictuelle mais pleine de rebondissement d'Aki et son homologue Jirô. J'attendais alors impatiemment de savoir qui sera le personnage dont nous suivrons les aventures dans l'ultime chronique.




La dernière flamme

Le proverbe japonais associé à cette troisième chronique est « Le malheur peut être un pont vers le bonheur. ».

Après la mort de Kôji, Aki inconsolable devient commandante du Kurodaké. Elle veille à ce que l'ennemi soit repoussé, tout en jouant son rôle de mère auprès de ses deux enfants privés de père. Mais lorsque la menace plane de nouveau sur ses terres, elle décide de s'allier à son ancien partenaire, Jirô Samizu, descendant des héritiers de l'eau devenu le bras droit de son père Tatsuké. Pour cela, ils doivent se rendre sur Ossa, en se faisant passer pour un couple, et affronter tous les obstacles qui se dressent sur leur chemin.

L'extrait suivant est issu du chapitre quatre de cette chronique.

« Le capitaine tenait la barre du mieux qu'il le pouvait, mais il était impossible de s'orienter dans cette mer noire qui grondait. Aki avait avalé une quantité incroyable d'eau salée.
Jirô se sentait, au contraire, extraordinairement vivant. Pour une fois, il savait qu'aucun humain ne pouvait influencer cette situation : seule la mer déciderait de leur sort. En voyant la beauté de son élément, sa rage sauvage et en humant son odeur, il avait compris à quel point elle lui avait manqué. Il l'avait encore dans le sang.
-Esker Mila Thalassa ! Cria-t-il. »

Cette dernière chronique est clairement ma préférée. D'une part, car l'on perçoit les faiblesses d'Aki, mais aussi parce qu'on la voit évoluée et grandit. Le passage qui m'a le plus marqué est le combat final où la famille Kagi est au complet. Elle nous montre la force de l'amour d'une famille.

Ainsi se clôt ce formidable voyage. J'avoue avoir été surprise que la dernière chronique porte encore sur Aki. J'aurais préféré suivre l'aventure de ses frères jumeaux. Mais en la lisant, je n'ai pas été déçue, loin de là !






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